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L'œuvre de Balzac en Touraine

Lorsqu’Honoré de Balzac évoque la Touraine dans son œuvre, elle est synonyme de beauté, de bonheur et de profusion. Sa région natale, quittée à l’âge de quatorze ans, est reconstruite à travers l’écriture. En archéologue de la vie sociale, Balzac souhaite certes conserver la mémoire des paysages mais invite également le lecteur à saisir la poésie des lieux. Ce lyrisme culmine dans La Grenadière et dans Le Lys dans la vallée où la Touraine devient un espace-temps directement placé sous le signe du passage et de la mort. La petite closerie de La Grenadière, à Saint-Cyr-sur-Loire, devient en effet une magnifique scène de théâtre sur laquelle se joue l’agonie de Lady Brandon.
 
Pour convertir son pays d’origine en objet esthétique, Honoré de Balzac lui confère parfois une part d’étrangeté et d’exotisme. C’est ainsi que la Touraine balzacienne devient un îlot de rêve où le temps est comme suspendu, à l’écart de la « civilisation » associée à Paris. La Touraine est en ce sens parfois comparée à l’Orient dont les stéréotypes demeurent, dans la première moitié du 19e siècle, l’immobilité et la paresse, s’appuyant sur un autre cliché, celui de la lenteur des Tourangeaux eux-mêmes. Le lyrisme de Balzac bascule alors dans le comique. En témoignent L’Illustre Gaudissart, symbole de l’hyperactivité occidentale, qui essuie son plus grand échec dans la ville de Vouvray, et Les Contes drolatiques, hommage satirique et grivois à la Touraine rabelaisienne.
 
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