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La "ferme" de Vonnes - Pont-de-Ruan

HONORÉ DE BALZAC EN TOURAINE

 

 

J’ai repris cette lettre à minuit avant de me coucher, ma chambre que les curieux viennent déjà voir ici par curiosité donne sur des bois deux ou trois fois centenaires, et j’embrasse la vue de l'Indre et le petit château que j'ai appelé Clochegourde. Le silence est merveilleux. [1]

Lettre d’Honoré de Balzac à Mme Hanska,  Saché, 25 août 1837.

 

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Honoré de Balzac ne cite pas explicitement ce «petit château » qu’il aperçoit depuis le château de Saché. Cependant, sa description dans le roman Le Lys dans la vallée coïncide avec l’architecture du manoir de Vonnes, construit au 17e siècle [2] et situé de l’autre côté de l’Indre.

 

La seigneurie de Vonnes et sa métairie, acquises par la famille Le Breton en 1767, comprenait un château, une grange, une écurie, une étable, des terrasses, un jardin, des vignes, des bois et des prés [3].

 

Au 19e siècle, les Le Breton résident au château voisin de La Chevrière et confient l’exploitation de la « ferme de Vonnes »[4] à des cultivateurs. En 1836, d’après le premier recensement de la population de Pont-de-Ruan [5], Vonnes était habité par Pierre et Jeanne Girard, un couple de cultivateurs âgés respectivement de 45 et 42 ans, ainsi que leurs cinq enfants : Pierre (18 ans), Félicité (20 ans), Marie (15 ans), François (13 ans) et Julie (4 ans) [6].

 

Christelle Bréion (musée Balzac, Saché)




[1] Lettre d’Honoré de Balzac à Mme Hanska, Saché, 25 août 1837, LHB, II, p.402.

[2] Horace Desjardins, maire de Tours, contrôleur général des guerres, acquiert le fief en 1612 et y fait construire ce manoir. Cf. Robert Ranjard, La Touraine archéologique, Mayenne, éditions Régionales de l’Ouest, 10e édition, 1994, p.536.

[3] André Montoux, "Deux lieux balzaciens : Vonnes à Pont-de-Ruan, La Haute Chevrière à Saché", dans BSAT, XLI, 1986,

p. 468.

[4] Terme utilisé dans le registre de transcription des hypothèques de Chinon, conservé aux AD37, Volume 454, n°22, suite au contrat de mariage d’Hippolyte Le Breton de Vonnes en 1842, qui fait état de la transmission des terres de Vonnes et la Chevrière entre son père et lui. Cité par André Montoux, "Deux lieux balzaciens : Vonnes à Pont-de-Ruan, La Haute Chevrière à Saché", dans BSAT, XLI, 1986, p.470.

[5] Les listes nominatives par commune et par famille ont été établies à partir de 1836, tous les cinq ans, en application de la circulaire du ministre de l'Intérieur du 10 avril 1836 précisant que « le recensement à faire dans chaque commune doit comprendre les individus de tout âge et de tout sexe, habitants ou domiciliés dans la commune, même ceux qui en seraient temporairement absents. Le tableau nominatif doit être établi par famille ou ménage ».

[6] AD37 – 6NUM5/186/001

 

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