Vous êtes ici

La cathédrale - Tours

HONORÉ DE BALZAC EN TOURAINE

 

 

Le chapitre louait alors, moyennant d’assez fortes redevances, à certaines familles seigneuriales ou même à de riches bourgeois le droit d’assister aux offices, exclusivement eux et leurs gens, dans les chapelles latérales, situées le long des deux petites nefs qui tournent autour de la cathédrale. Cette simonie se pratique encore aujourd’hui. Une femme avait sa chapelle à l’église comme de nos jours elle prend une loge aux Italiens.

Honoré de Balzac, Maître Cornélius [1].

 

---

 

Peu après la restauration du culte, la nouvelle paroisse Saint-Martin est érigée dans la cathédrale dès 1802. La plupart des abonnements aux chaises commencent en 1803 et 1804 [2]. Sur le registre des abonnements, la mère d'Honoré de Balzac est inscrite pour douze francs à partir du 1er mars 1805. Sur ce même registre, on relève le nom d’une certaine demoiselle Gamart, pour un abonnement de six francs à partir de 1804 [3]. Sans doute Balzac s’est-il inspiré plus tard de ce nom pour son personnage de Mademoiselle Gamart dans Le Curé de Tours.

 

D’après Laure, l’une des sœurs d’Honoré de Balzac, leur mère les « conduisait régulièrement aux jours de fêtes »[4] à la cathédrale Saint-Gatien. Il est en revanche moins certain que leur père, athée et franc-maçon, y soit allé. Plus tard, son autre sœur Laurence rappellera de manière humoristique : « Hier le roi a été à la messe, je me trompe Sa majesté n’y va jamais »[5].

 

Notons que Balzac utilise le nom de l’abbé de la Berge (1745-1826) dans son roman Le Lys dans la vallée. Prêtre réfractaire à la Constitution civile du clergé en 1790, l’abbé de la Berge est nommé vicaire de la cathédrale en janvier 1803 et chanoine honoraire en 1809 [6] :

 

J'irai demain à Tours consulter l'abbé Birroteau, mon nouveau directeur ; car mon cher et vertueux abbé de la Berge est mort, dit-elle en s'interrompant. Quoiqu'il fût sévère, sa force apostolique me manquera toujours ; son successeur est un ange de douceur qui s'attendrit au lieu de réprimander.[7].

 

Christelle Bréion (musée Balzac, Saché)




[1] Maître Cornélius, Pléiade, XI, pp.17-18.

[2] Abbé Preteseille, Bulletin de la SAT, t.XXIX, 3e et 4e trim. 1947, p.289.

[3] Ibid., p.289.

[4] Laure Surville, Balzac, sa vie et ses œuvres, d’après sa correspondance, Jaccottet, Bourdilliat et Cie, 1858, p.24.

[5] Lettre de Laurence Balzac à Honoré, Villeparisis, octobre 1819, Corr., p.55.

[6] Michel Laurencin, «  Les personnages tourangeaux dans l’œuvre d’Honoré de Balzac : de la fiction romanesque à la réalité historique », Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, 1998, p. 19.

[7]Le Lys dans la vallée, Pl., t. IX, p.1121. 

 

Localisation

A voir aussi

Médias associés

  • Imprimer